Chapitre 8

Publié le par Jean-Jacques Brissiaud

L'HOMME SOCIAL
 
 
 
 
A l'origine, l'homme n'est pas fait pour vivre en grands groupes de milliers d'individus. Non, ça c'est réservé aux bovins. Il n'est pas fait non plus pour vivre en groupes de millions d'individus, vie sociale affectée aux insectes et au plancton. En groupe de milliards d'individus, il rejoint des schémas de vies sociales très mécanisées, pour ne pas dire robotisées ...
 
Non, l'homme, comme tous les grands singes, ses plus proches parents dans l'évolution animale, est adapté à de petites communautés de quelques dizaines d'individus. Au-delà, c'est le foutoir, mais l'homme aime bien le foutoir.
 
Quel est l'intérêt de vivre en petit groupe ? C'est que l'appréciation des capacités de chacun, celles utiles au bien-être du groupe, est simple. Impossible de se faire passer pour ce que l'on n’est pas. La force est reconnue, l'intelligence est reconnue, n'importe quelle qualité est reconnue et utilisée le moment venu.
Le groupe est cohérent et efficace dans son objectif : se perpétuer.
 
L'homme et la femme ne se posent pas la question de savoir s'ils sont "égaux" ... ils sont complémentaires, nécessaires l'un à l'autre et se répartissent les tâches pour lesquelles ils sont le mieux adaptés. Toute action réclamant beaucoup de force sur un bref instant est l'apanage des hommes, toute action qui nécessite résistance, bon sens et patience est assurée par les femmes. Presque toujours un patriarcat de façade (la force) cachant une vie sociale globalement administrée par les femmes (l'organisation). Tant que vous y êtes, vérifiez bien que chez vous ça ne se passe pas encore comme ça ...
 
Bref rappel : l'homme dominant, celui qui présente le plus de qualités utiles au groupe, dispose de plus de femmes que celui qui est incapable d'attraper un lapin, de faire les pieds au mur ou de chanter autour du feu :"les scouts ont mis la flamme ...". Les femmes, d'ailleurs, préfèrent se partager celui qui est capable de les nourrir et de les protéger, elles et les mioches, plutôt que bénéficier de l'exclusivité de celui qui passe son temps au Bistrot de la Savane à faire du gringue à Chita moyennant les trois sauterelles qu'il a réussi à attraper péniblement. A noter que les Chitas d'aujourd'hui préfèrent le champagne étant donné qu'avec tout ce que les agriculteurs leur balance, les sauterelles ont un goût dégueulasse.
 
La femme primitive n'a donc aucune morale, mais dispose de beaucoup de bon sens. Tellement, qu'elle admet même assez facilement de changer de groupe pour, à la longue, ne pas pondre des petits trisomiques 21 qui, à l'époque, étaient assez mal tolérés étant donné que personne ne savait compter. D'où l'on peut déduire que l'arithmétique rend humain et que les fachos et autres néo-nazis ne savent sûrement pas compter.
Le bordel commence un jour comme il est relaté dans l'avant-propos, pour arriver à la situation connue aujourd'hui : la ruée vers la mondialisation. Mais commençons par analyser notre début de XXIème siècle pour appréhender ensuite ce que risque fort d'en être la fin ...
 
Aujourd'hui, la moindre tribu humaine représente, au bas mot, quelques millions d'individus. C'est-à-dire que la société humaine n'est plus gérable de manière simple, on ne sait plus qui est qui, qui est capable de quoi, l'on est en situation permanente de contact avec des gens qui n'ont pas d'intérêts directs ni communs avec nous ce qui, autrefois, était une exception.
La notion de groupe, dans lequel chacun est tributaire de l'autre, disparaît au profit de l'intérêt particulier égoïste que génère toute solitude. Ingérable pour cause de profusion d'individus, la société se fixe peu à peu des règles qui, ne respectant en rien l'évolution naturelle, amène doucement mais sûrement l'homme au statut de fourmi non dévouée mais soumise, de moins en moins capable de se prendre en charge, d'assumer sa vie qui, la plupart du temps, a autant de sens pour lui qu'une paire de roller pour un cul-de-jatte.
 
Les hommes n'ont jamais été aussi nombreux pour finalement se sentir aussi seuls, fourmis sans phéromones, sans rien à partager avec ceux qu'elles côtoient sinon le grand abrutissement (asservissement) médiatique, politique et culturel.
 
Le problème essentiel vient donc du nombre :
 
- Dans un groupe de quelques dizaines d'individus, les disparités sont faibles, les problèmes de n'importe qui étant immédiatement compréhensibles pour tous les autres. L'intérêt est commun, la solidarité est totale. Celui qui va contre et met ainsi en danger la structure est immédiatement isolé et supprimé.
C'est le schéma de l'espèce dominante avec l'individu à son service.
Les bénéfices sont partagés.
 
- Dans un groupe de plusieurs dizaines de millions d'individus, le dominant n'a non seulement aucune idée de ce qu'il domine, mais il est de plus incapable de le comprendre. Phénomène d'autant plus accentué que l'échelle hiérarchique est grande. Par exemple, fréquentant des présidents de très grandes entreprises, je n'ai jamais rencontré que des gens ne sachant RIEN de ce qui se passe aux échelons inférieurs à ceux de leurs collaborateurs directs qui, eux, les manipulent en ne leur disant surtout pas ce qui se passe, ces derniers étant eux-mêmes manipulés à leur tour par l'échelon inférieur, etc ... imaginez ce que cela peut donner au niveau d'une nation !
C'est le schéma de l'individu dominant avec l'espèce à son service.
 
Dans ce cas, nous payons pour les conneries des "élites" sans en tirer aucun bénéfice (pollution de la planète, guerres, économies en faillite, Crédit Lyonnais, sang contaminé, mairie de Paris, Vilvorde, vache folle, Outreau, etc, toutes ces "affaires" qui ne sont que la face visible de l'iceberg, monument érigé par notre incompétence en travers de la route de notre espèce, alors transformée en véritable Titanic ethnologique).
Dans ce cas, comparé à ce que nous pourrions être, nous en sommes au stade de la barbarie et, rien que de nous observer, ça fait vomir les extra-terrestres. C'est pour ça que les OVNI se déplacent bizarrement ... étant donné qu'il n'y a pas d'essuie-glaces à l'intérieur, ce n'est pas fastoche à piloter avec tous ces glaires stomacaux qui encombrent le pare-brise.
 
 
Quel que soit le système politique, ceci sera vérifié. La seule différence se trouvera simplement au niveau de l'hypocrisie plus ou moins marquée des philosophies. Car, personne ne contrôlant rien, quiconque détient ne serait-ce qu'un pouvoir minime manipule et exploite à son niveau en quasi totale impunité. Pas pour un groupe, pas pour son entreprise ... pour lui et même pas toujours pour sa famille ! Vous pensiez vraiment que les pots de vin se limitent aux instances dirigeantes ?
 
Le système humain n'a donc plus aucun lien avec notre espèce, il est entièrement tourné vers le "profit". Nous allons voir maintenant comment ce concept, d'une stupidité telle que seul l'intelligence humaine pouvait le concevoir, va détruire notre civilisation ...
 
Donc, le système social humain, sur le fond, n'est guère plus évolué que la tribu chimpanzé dans laquelle le mâle dominant s'approprie tout laissant des miettes plus ou moins importantes aux autres en fonction de la hiérarchie du groupe.
Problème : pour nous, ça ne se passe pas sur quelques kilomètres carrés de forêt mais sur des millions d'hectares ... et il n'y a pas qu'une tribu, mais des paquets de tribus.
Ainsi, en France, la réalité c'est qu'il y a aussi peu de solidarité entre deux villages distants de quelques kilomètres qu'entre deux tribus chimpanzés séparées par la même distance. De plus, comme dans la société chimpanzé, deux voisins auront strictement les mêmes conflits d'intérêt. Mais, jusque là, on peut encore considérer que tout va bien, l'homme n'étant encore à peu près qu'un animal comme un autre.
 
Le problème des villes pourrait être considéré comme une succession de villages collés les uns aux autres qu'on appellerait "quartiers". Mais là, déjà, c'est plus compliqué. Parce qu'avec un seul chef, tout ça c'est plus difficile à gérer, dans certains quartiers défavorisés par rapport aux autres les individus pouvant légitimement avoir une certaine tendance à la révolte. Nous entrons ainsi et déjà dans le système des conflits de masses, contrairement au système de remise en cause d'une domination individuelle par un petit groupe, voire un seul individu. La présence des "musclés", dans ce cas, se fait donc sentir ... jusqu'au moment où eux-mêmes n'oseront plus entrer dans ces quartiers.
 
Ensuite, il y a le pays. La manipulation doit entrer en lice car là, pour un seul chef, ce n'est vraiment plus possible. En fait, le résultat c'est que chacun se démerde alors comme il peut à chaque niveau de la hiérarchie, la notion de groupe disparaissant pour cause de trop grand nombre ... et souvent d'ethnies différentes. C'est-à-dire que les chimpanzés commencent à prendre conscience qu'on a quand même salement mélangé les différentes tribus ... alors l'homme parle d'intégration, ce qui est noble, tandis que la nature parle d'instinct de territoire ... et donc de domination. Cette babiole oubliée explique sans doute les quelques 48 guerres "civiles" en cours dans le monde aujourd'hui, l'homme se croyant humain sans réussir à comprendre qu'il se comporte encore comme une bestiole.
 
Mais ça ce n'est pas le plus grave, la nature ayant toujours prévu que les individus se foutent sur la gueule pour s'en sortir. Ensuite, les plus forts se reproduisent comme des fous et on repart pour un tour ...
Le plus con, c'est que la bestiole homme pas encore humaine, est devenue "domestique", animal bien dressé à fermer sa gueule et à tout accepter tant qu'il a à bouffer. Mais ça, on en a déjà parlé ...
 
On en est là ... quand voilà qu'arrive le Monde, le début de la fin !
 
Parce qu'avec le Monde, la tribu humaine compte maintenant quelques milliards d'individus pas du tout préparés à ça, beaucoup trop individualistes pour ça car dotés d'un cerveau conditionné par des actions "réfléchies", réfléchies n'importe comment, mais réfléchies quand même.
Au contraire, la fourmi conditionnée pour ça, ne réfléchit pas. Une fourmilière c'est un monde "automatisé" sans dominants ni dominés, chacun faisant ce qui lui est dévolu par le système. L'efficacité réside ainsi dans ces automatismes provoqués pas des "odeurs-traces" émises en fonction des circonstances (nourriture, reproduction, défense, etc), signaux auxquels chaque individu va répondre en fonction de son conditionnement. C'est le principe des robots qui fonctionnent sur des schémas aléatoires. Philosophie : à force d'essayer des trucs et de me casser la gueule, je tombe sur les bons et le résultat est obtenu. Comme pour la fourmi, c'est l'intelligence minimum au service de l'efficacité maximum ...
Donc, pour que la mondialisation humaine fonctionne, l'homme doit devenir un robot.
Mais le peut-il ?
 
Non.
 
Bon, dans les pays "développés" on y arrive assez bien, surtout grâce aux médias qui, sans cesse, nous fabriquent une espèce de pensée unique. On n'est pas encore des robots mais, l'effet de masse jouant, la foule va quand même dans le même sens.
Dans les autres, faute de "moyens", le bon vieux coup de bâton dans les dents reste la meilleure manière de soumettre. Il présente cependant l'avantage de soumettre les comportements mais pas forcément les esprits, du moins pas tous ... là, il y a encore de l'espoir. Vie dure, très dure, mais espoir ...
Dans les pays "développés", la vie n'est pas fastoche pour tout le monde non plus, mais là, il n'y a plus grand chose à espérer. Le système est simple : on démocratise.
Le principe est super chouette : tout le monde participe au fonctionnement de la société.
 
Malheureusement, ça c'est le rêve .... l'espoir de l'anarchie galvaudé en démocratie.
 
Parce qu'en réalité, la démocratie est devenue, au fur et à mesure des développements technologiques de l'information, une vaste manipulation dont l'étau se resserre comme les cuisses de Germaine les soirs où elle ne veut pas jouer avec vous à la dinde farcie.
La recette :
- prenez quelques millions d'individus et donnez le droit de vote à tous. Bien ....
- ne dites à personne que sur ces quelques millions, il n'y en a guère que 2 pour mille avec un QI supérieur à 120, c'est-à-dire disposant d'une chance minime d'être à peu près intellectuellement résistants ...
- commencez le conditionnement dès l'enfance avec 3,5 tonnes de paradigmes bien mélangés en privilégiant morale, civisme et donc soumission. Si vous trouvez des traces de don de soi, d'envie de partager ou d'esprit critique, passer au tamis pour les supprimer.
- racontez des contes de fées qui font peur, faites lire Mickey (si vous voulez qu'il soit hétéro, sinon, faites lire Tintin) et emmenez à Disney Land ... et n'oubliez surtout pas une gousse de Père Noël !
- ensuite, enseignez bien l'histoire, donc le passé, en insistant sur le fait que tout cela était vachement romantique, surtout toutes ces jolies guerres dont on voit les beaux costumes sur les images en couleur qui montrent des héros très beaux comme Bayard. Ca prépare bien pour celles d'aujourd'hui. Si l'individu n'est pas blanc, insistez sur ses ancêtres gaulois : si vous pouvez lui faire gober ça, après il gobera n'importe quoi.
- faites un traitement spécial pour les plus riches : plus d'études pour plus de conditionnement, genre l'argent c'est génial, faire partie de l'élite c'est essentiel, obéir au système c'est le meilleur moyen d'y arriver car il faut arriver et t'inquiètes pas, les autres en chieront pour toi mais il suffit de regarder ailleurs.
- n'oubliez pas que, depuis le début, vous faites mijoter copieusement devant la télé, surtout devant les programmes favorisant le conditionnement : petits, choisir Disney Chanel pour tout le monde, plus grands tout ce qui tourne autours du show-biz ou de la télé réalité est le bienvenu pour bien apprendre à aimer n'importe quoi ... adultes, Lagaffe recommandé pour les pauvres, les Rendez-vous de l'entreprise pour les riches, le 20 heures pour tout le monde histoire de se remonter le moral à la vue du malheur des autres. Evitez comme la peste Arte ou la 5 ! Il y a parfois des sujets qui pourraient occasionner des grumeaux de remise en cause.
- quand le sujet est prêt, lui remettre une carte d'électeur. Si la recette a été bien suivie, je veux bien me faire curé s'il ne vote pas pour vous ou vos descendants ... vous pouvez même lui promettre des trucs que vous ne tiendrez pas et vous verrez qu'il ne moufetera pas d'un poil ! Au pire, pour ne pas voter pour vous il votera pour vos concurrents mais, comme vous sortez tous des mêmes écoles, du même milieu social, ce n'est pas grave vu que, à la fin, tout est partagé entre ceux du cloaque élitiste qui ferment leur gueule pour ne pas choquer le bon peuple bien soumis.
 
Résultat : les biens conditionnés votent pour ceux qui les ont programmés. Dire qu'on a inventé la guillotine pour en arriver là ! Il n'y avait pourtant pas de quoi perdre la tête puisque le système, à quelques petites choses près, est finalement resté le même : dominants qui exploitent, dominés qui la bouclent.
Ca, c'était le côté politique ... la cerise sur le gâteau, la danse folklorique, l'espace pub, la phase de promo. Car la finalité vraie de ce système, c'est d'être des états-VRP au service des pompes à frics : les grandes entreprises tellement multinationales qu'elles sont en train de devenir mondiales, tenant aux couilles des pays entiers, hommes, femmes, enfants et animaux domestiques inclus.
 
L'humanité sous le joug de statuts commerciaux ...
 
La domination du monde n'est donc même plus entre les mains de l'homme, mais entre celles de ces mastodontes froids et méprisants qui, menés eux aussi par une sorte d'instinct de procréation institutionnelle, se font du gringue, se rapprochent pour finalement copuler dans de grandes fusions qui font d'eux des monstres encore plus gros, encore plus méprisants ... avec encore plus de petits robots à leur service dans des structures tentaculaires, sortes de bestioles en devenir d'humanité qu'elles ne connaîtront jamais, trop absorbées qu'elles sont à obéir pour un terrier carré meublé à crédit, bouffer de la merde, se reproduire et rouler dans une petite auto, tout ça dans l'inconscience du renoncement à leur liberté ...
 
D'ores et déjà, qui est assez aveugle pour ne pas voir que la réaction en chaîne est enclenchée, fabriquant de moins en moins de privilégiés, de plus en plus riches, pour des masses de plus en plus asservies ... quand elles sont "intégrées" ?
Car le simple fait d'être intégré fait quand même de nous, vous, moi, des petits robots nantis !
 
Alors, imaginez le monde avec seulement quelques sociétés multinationales, futur inscrit dans notre système actuel ...
Et imaginez cela sans perdre de vue que, dans la tête des dirigeants de ces sociétés, l'humain ne sera JAMAIS une finalité. Sans perdre de vue qu'ils n'ont qu'un seul but : plus de fric, plus de profits, être encore plus gros. Sans perdre de vue que pour avoir un bon poste chez eux il faut partager la même philosophie. Sans perdre de vue que pour être élu politique quelque part, vous devez les avoir dans votre poche, surtout leur main qui, à tout moment, pourra ainsi vous flatter ou vous écraser la burne gauche ou droite en fonction de la poche choisie et des circonstances.
 
Découvrons ce monde ensemble ... et filons vers l'an 2098.
 
La Microsoft World Company a apporté la paix au monde depuis quelques décennies. Son Grand Manager est également depuis peu Imperator de la Terre sous le nom de Bill III, descendant du Dieu encore vivant dans un container-cathédrale d'azote liquide, et dont la pensée, Windows of Gate (Fenêtre de Porte en patois français) régit le bonheur et le bien-être physico-spirituel de presque tous les humains du monde.
Pendant plus d'un siècle, après qu'en des temps troublés (les années 1995-2005) le Dieu Gate ait vaincu le mal démocratique, les monopolisateurs partirent convertir le monde, déclamant aux foules avides les versets du Système d'Exploitation, l'offrant gratuitement à tous avec autant d'amour que de compassion.
Peu à peu, chaque homme converti eût chez lui son Système qu'il consultait chaque jour, pour son travail ou pour lui-même. Peu à peu, toutes les machines adoptèrent elles aussi le Système, ainsi que les robots et les réseaux de communication mondiaux. En moins d'un demi-siècle (2040), les monopolisateurs avaient réussi : tous les Systèmes offerts au nom de la SMI (Sainte Manne Informatique) étaient reliés à la pensée centrale du Windows of Gate.
 
Vint alors l'ère du Monopole. A cette époque, les dernières sociétés industrielles et financières, dans une orgie perpétuelle de rapprochements hégémoniques, se livraient des guerres acharnées afin d'essayer encore de s'engloutir l'une l'autre, ceci bien qu'elles ne soient déjà plus que moins d'une vingtaine. En fait, elles étaient semblables à quelques gros mulots se disputant un gros fromage sous le regard mi-clos du chat qui prend l'apparence du sommeil ...
Mais le chat ouvrit un œil ... et Windows of Gate déconnecta les mulots comme un banquier des années 90 vous coupait les vivres pour refiler votre affaire à son petit neveu. Gloire au Système qui vainquit ainsi la gent rongeuse de profits d'un simple coup de power !!!
 
Le Monopole était né et la merveilleuse pensée Windows of Gate put alors s'imposer au monde :
 
"Soyez-moi soumis corps et âme comme Je vous aime,
surtout avec des carottes"
 
Les humains fidèles entrèrent dans une ère de paix et de prise en charge totale. Plus besoin de travailler, les machines le faisant à leur place et plus besoin de penser, Windows of Gate s'en chargeant à leur place. Même plus besoin d'argent puisque, contrôle plus efficace, pensées soumises égalent confort de vie assurée, la qualité de ces pensées ne vous faisant plus gagner des dollars mais ... vous attribuant automatiquement des WinOctets !
De bonnes pensées signifient le téléchargement de plus de WinBiens, de plus de WinNourriture, de plus de WinEprouvettes pour WinProcréer (le plus dur à obtenir), de plus d'initialisations WinCyberglisseur pour WinVoyager, etc.
Une petite pipe à l'Imperator Bill III et votre WinCard est initialisée pour une nuit au WinPalais ! Il vous encule ? Deux nuits !! Les deux en même temps ? Dix nuits (faut dire que ce n'est pas fastoche) !!!
 
Les humains fidèles, à force de les avoir cherchées, connaissent enfin la paix, l'oisiveté, la lobotomie et la sodomie. Alléluia ! Ne plus rien devoir faire grâce à son esprit, WinProstitué certes, mais tellement confortablement vide hormis les quelques WinPrécepts, obligés et enseignés très tôt, à la gloire de Windows of Gate.
 
Les humains sont enfin sortis du monde animal pour devenir de gentils pixels ! Et, comme le voulaient les textes anciens, le 1152x870 a été respecté ... bien sûr, ça ne fait que 1.002.240 fidèles mais, avec toute cette planète pour eux seuls, quel bonheur, même avec un WinIntel CXXXVIII à la place du cerveau !
 
Et puis, comme le prévoit Windows of Gate, n'est-ce pas encore trop ? A quoi servent-ils, finalement, surtout que, moins ils sont, plus leurs rejetons sont bizarres et, pour le coup, totalement inutiles (ils mordent pendant la turlute et pètent pendant la sodomie !) ...
Les humains insoumis à Windows of Gate ? Bah, il y a longtemps qu'ils sont disparus ! Comment voulez-vous survivre sans WinOctets ? Il aurait fallu qu'ils soient encore un peu des animaux .... ou, au mieux, que la terre, l'air et l'eau soient moins empoisonnées.
 
Retour à aujourd'hui ...
 
Vous voudriez une alternative, une histoire plus jolie ? Je le ferai dans le chapitre consacré au travail et au chômage ... car ce sont ces deux critères qui seront primordiaux dans la construction de notre avenir ... si une guerre terrible et parfaitement prévisible ne nous renvoie pas à la case départ dans le quart de siècle à venir ... suspens, suspens pensait le patron du bistroquet en se les grattant d'un oir distrait ...
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article